*Parlez-moi de vous… { 20 lignes minimum }
« Von Diars. Léo. »
Léo ignorait toujours ce qu’il faisait là, en train de parler à une personne qu’il ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. Pourtant, c’était comme s’il se sentait forcé de parler, comme s’il ne pouvait s’en empêcher, comme si l’individu en face de lui exerçait un pouvoir.
« J’ai 35 ans, et j’habite à Rome. Je suis d’ailleurs avocat dans cette même ville. J’en ai toujours voulu. Même quand on me disait que je n’y arriverai pas, je me suis battu et je suis arrivé à mes fins. Mon père, ah mon père, lui qui a toujours voulu m’apprendre ce que c’était la vie, et ce que c’était d’être un homme, il me riait au nez lorsque que je lui ai annoncé mon projet de devenir un ténor du barreau. C’est d’ailleurs en quelques sortes grâce à lui que j’y suis arrivé. C’est pour lui montrer qu’il avait tort et que je pouvais faire quelque chose de ma vie que je me suis battu et que j’en suis arrivé où j’en suis aujourd’hui, c'est-à-dire à avoir mon propre cabinet. »
Il fit une pause quelques instants, et porta son espresso à ses lèvres.
« Mon travail me prend énormément de temps. Je mets un point d’honneur à ce que mon cabinet soit un des meilleurs de la ville. Ainsi, le nombre de mes clients augmente, de même que ma renommée et ma fortune personnelle. »
Un petit sourire naquit sur le coin de ses lèvres.
« Quoi ? Il n’y a pas de mal à aimer l’argent. Surtout lorsqu’on vient d’une famille comme la mienne. Mon père, de nouveau lui, avait décidé de faire passer notre famille comme une famille aisée. Lorsque je suis donc entré dans une école secondaire publique, j’y ai appris la vie. Je me suis ramassé des coups des autres élèves, ainsi que leurs moqueries et leurs injures, tout ça parce que mon père refusait qu’on nous pense pauvres. Mais c’était pourtant le cas. J’ai du traîner ce mensonge et ce mal être jusqu’à l’obtention de mon diplôme. Depuis mes 16 ans, j’ai travaillé tous les étés dans différents endroits, tels que des cinémas ou des restaurants, pour me faire de l’argent de poche. Avec cet argent, j’ai pu m’offrir l’université de droit, ce que j’avais toujours souhaité. »
Léo fit une pause, tout en tournant avec sa cuillère dans son café. Il entendit la personne en face de lui poser une nouvelle question. Comme pour la précédente, il ne put s’empêcher de se sentir le devoir d’y répondre, bien qu’il se sente tout de même très perturbé.
« Je n’ai pas le temps pour ça. Une femme, des enfants, rien de tel que pour vous détourner de vos objectifs. Et vu que je n’ai pas encore trouvé celle qui me fera renoncer à tout ça, je continue à vivre ma vie telle qu’elle est à présent et j’en suis très heureux. Je n’ai pas l’impression d’avoir besoin de quelqu’un. Je suis indépendant, et ce que je suis, je ne le dois qu’à moi-même. A quoi bon s’encombrer de personnes supplémentaires et risque de se détourner de sa vie, pour finalement de toute façon se retrouver seul à la fin du chemin. Parce que l’amour toujours, il n’y a que les filles en manque de réalisme qui y croient encore ! »
* Décrivez moi la façon dont vous vous percevez ? { 6 lignes minimum }
« Je suis un home assez classe, il faut le reconnaître. Toujours vêtu de costumes hors de prix, accompagné d’une petite mallette en cuir noi et de chaussures toujours impeccablement ciré, je porte une importance toute particulière à l’impression de moi que je donne aux personnes qui me croisent tous les jours. J’aime susciter l’admiration et sentir les regards envieux posés sur mes signes extérieurs de richesse. »
Léo s’arrêta un instant, laissant le temps à son « invité » de reformuler sa question. Il pensait avoir berné son interlocuteur en ne parlant pas vraiment de lui, mais de l’impression qu’il donnait aux gens ou qu’il voulait leur donner. Il n’aimait pas parler de lui. Il aimait qu’on parle de lui. C’était différent.
« Bien… au risque d’être banal, je vais faire dans la simplicité. Je mesure un mètre quatre-vingt quatre pour quatre-vingt kilos. J’ai la peau naturellement mate, du sans doute au fait que je suis né en Italie. J’ai des cheveux bruns, mi-longs, qui s’accordent à ravir avec mes yeux marron foncés. J’ai une bouche fine, plutôt rose pale et assez discrète, qui laisse apercevoir deux rangées de dents parfaitement blanches, si vous arrivez à me faire sourire, mais ça ne se produit pas très souvent. »
* Savez-vous dire «non » ? { 10 lignes minimum }
Stracciatella !
« Oh bien sur que oui. Je dis même bien plus souvent non que oui. Je dis non lorsqu’on me demande de l’argent – c’est dingue le nombre de personnes qui vous veulent du bien à partir du moment où ils savent que vous êtes riches. Je dis non aux femmes qui souhaitent plus qu’une aventure sans lendemain. Je dis non aux œuvres caritatives qui me sollicitent. Je dis non à mes parents lorsqu’ils souhaitent me voir – il y a des choses qu’on n’arrive pas à pardonner. Je dis non à mes potentiels clients lorsqu’ils me demandent d’être un avocat pro-déo, parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’offrir mes services. »
Il fit une courte pause, reprenant une gorgée de liquide noir, permettant à son interlocuteur de rebondir sur ce qu’il venait de dire.
« Je ne suis pas sur que ça soit de la méchanceté. De l’avarice sans doute. Quoi que, je dépense tout de même mon argent, mais je suis le seul à pouvoir décider comment. Je dépense mon argent pour des tailleurs chics et pour une fille de joie. Je dépense mon argent pour obtenir encore plus d’argent. Je ne vois pas en quoi c’est être méchant. Je combats le destin qui a voulu que je naisse pauvre. Je dirai plutôt que c’est de l’ambition et du courage. L’ambition, je l’ai toujours eue, c’est sans doute ce qui m’a sauvé d’une vie misérable. Se battre pour obtenir plus. Se battre pour obtenir ce qu’on mérite vraiment, et ne pas se satisfaire de ce que la vie voudrait nous donner. Il n’y à rien à faire. La vie est une jungle. Pour survivre il faut se battre, et savoir où sont ses intérêts. »
« Bien sur j’ai aussi de très belles qualités. Je suis un homme assez amusant et plutôt attentionné, lorsque j’aime quelqu’un. Mais vu que dans ma vie il n’y a ni famille, ni femme, ni enfants, je garde ces comportements enfouis au fond de moi. »
« Non, je n’attends personne, je sais que je ne suis pas fait pour l’amour, pour vivre avec une femme au quotidien, pour sacrifier mon travail et mon temps pour une personne qui n’en vaudra, au bout du voyage, peut-être pas la peine… »
« Oui, peut-être que c’est de la peur, mais qui n’est pas effrayé quand on voit le monde dans lequel on vit ? »
* Pouvez-vous me parler d’une expérience qui vous a particulièrement marqué(e) ? { 8 lignes minimum }
« Elle s’appelait Stella. C’était mon premier amour. On s’était rencontré au début de nos études secondaires. Elle était la seule qui se fichait que je sois nommé « fils de bourges ». Je pensais qu’elle était au dessus des préjugés. Stella était issue d’une famille très pauvre. Son père malade ne pouvait plus travailler. Sa mère tenait seule une boutique de nourriture. Stella manquait souvent l’école pour soutenir sa maman, ou était très fatiguée parce qu’elle avait tenu le magasin en soirée. Lors de notre bal de promotion, j’ai enfin osé l’embrasser. Les jours suivants ont été merveilleux. Fou amoureux de la jeune femme je pensais pouvoir lui confier mon secret. Ce que je fis. Ce même secret que je me refusai à révéler à quiconque d’autre. Un soir, alors que nous étions tous les deux et que nous venions de partager le moment le plus intime qui soit – nous venions de perdre notre virginité, je lui annonçais qu’en fait ma famille n’avait que très peu d’argent, et que je comptais entrer à l’université grâce à mes économies. Je n’ai pas compris tout de suite pourquoi elle s’était enfuie ce soir-là, si ce n’est que six mois plus tard, je lisais dans la presse que Stella allait épouser le fils d’un ministre et qu’elle était enceinte de lui. C’est depuis ce moment que j’ai perdu toute confiance en les femmes. Je sais qu’elles ne sont intéressées que par mon argent, et pas par moi. »
* Que faites-vous pendant vos loisirs ? Quelles sont vos passions ? { 4 lignes minimum }
« Quels loisirs ? Je n’ai le temps de rien faire. J’arrive à mon bureau à 8 heures du matin, j’en ressors à 8 heures du soir. Lorsque je veux me payer du bon temps, j’engage une fille pour ça. Avec les amis, pour le peu que j’en ai, je dirai plutot les connaissances, j’aime faire du sport. Jogging, natation, ou encore tennis, sont des activités que j’adore pratiquer dès que l’occasion se présente. Le week-end, lorsque je n’ai aucun cas urgent à défendre – ce qui est plutôt rare – je vais prendre un café à une terrasse romaine, tout en observant les gens vaquer à leurs occupations. »
* Aimez-vous le travail en équipe ? { 5 lignes minimum }
"Je suis plutôt un individuel. Les gens que je fréquente se compte sur les doigts de la main. Mes parents en font partie, bien que je ne les vois que par obligation à Noël ou aux célébrations officielles. Il y a aussi Julian. Une amitié longue de 22 années ! Pourtant entre nous deux ça n’avait pas bien commencé. Sous ses insultes et ses injures se cachaient en fait un garçon blessé. Il m’a fallu du temps pour le découvrir, mais aujourd’hui c’est un de mes seuls vrais amis. Et puis il y a Elle. Elle qui est devenue la seule fille de joie qui occupe mes nuits et qui s’occupe de mon corps. Elle, c’est Jane Dolcini. Une sublime prostituée à laquelle il fau que j’arrête de penser, au risque que ça ne m’attire que des ennuis. La relation que nous entretenons est suffisante : on passe de bons moments, elle encaisse… Si c’était autrement, ça risquerait de tout gâcher, même si elle ne me laisse vraiment pas indifférent. »
* Acceptez-vous qu'Anonymous* vous envoie des défis ou des RP à faire ?
Oui
HRP :
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Elle l'a eu son Leo!