La nuit nous appartient [Marylin]

Ambiance enfumée, athmosphère pesante et chaude, corps qui se trouvaient tous un peu trop près les uns des autres. Le Belli Antico Bar ne désemplissait pas les samedis soirs, loin de là.

Mattéo souriait en plein milieu de la piste de danse, laissant son corps bouger au son de la musique qu'il percevait d'une façon un peu... particulière. Héro, crack, tout ce que vous voudrez, le jeune homme savait comment se détendre après une période d'examens particulièrement corsés, mais dans lesquels il s'était admirablement bien débrouillé. Encore une fois, il était quasiment certain de s'en sortir avec l'une des meilleures notes de la promotion, devant ce crétin d'Antonio encore une fois. L'arrogance lui allait si mal... Et son égo allait en prendre un sacré coup quand il verrait la différence de points entre lui et Mattéo. Oh, il retiendrait les larmes pour que sa virilité n'en prenne pas un coup, mais pleurerait de rage en coulisses. Dommage pour lui. Il ne suffisait pas d'apprendre des bouquins par coeur pour être un bon médecin, le côté humain primait aussi. Décidement, Mattéo avait drôlement hâte d'être en internat et d'avoir vraiment le statut de docteur reconnu! Avoir ses propres patients! Quel pied ça serait!

- Yeah yeah, Fireball again!

Reconnaissant malgré la brume engendrée par la drogue dans son cerveau une chanson qui lui plaisait en temps normal, donc même quand il était bien défoncé - peut-être même surtout quand il était défoncé - il se laissa aller à des mouvements en rythme sur la mélodie saccadée, flirtant ça et là avec une italienne qui avait levé un peu trop le coude - ou pas - puis une autre selon les bons vouloirs de son corps puisque la raison semblait avoir quitté le navire depuis déjà bien longtemps. Un type de sa bande qui l'accompagnait dans ses virées nocturnes, Alessandro quelque chose, peut-être pas du tout ça d'ailleurs mais peu importait, l'entraîna au bar une fois la musique terminée et Mattéo le suivit tout à fait docilement. S'apprêtant à boire un enième whisky, son compagnon de nuit lui commanda une eau minérale et Mattéo lui lança un regard noir avant de mater la pendule. Bah, il était quand même deux heures du mat', il allait falloir songer à faire la diète s'il voulait avoir l'air un tant soit peu présentable le lendemain, au repas avec toute la famiglia.

Il était pleinement conscient de ses actes, mais s'il continuait comme ça, il n'aurait pas sommeil et la nuit blanche n'était pas une bonne solution avant une confrontation avec sa tante Ana, intarissable niveau sujet de conversation et qui prendrait son rôle de patronne de la mafia Piccolini très à coeur en le questionnant sur tout un tas de trucs, et surtout sa petite amie que tout le monde attendait avec une grande impatience. Ca serait d'ailleurs le sujet de conversation pendant près d'une heure, il en était sûr. Suivi du fait que les médecins n'avaient pas de vie et compagnie. Mattéo n'aurait même pas le temps de parole nécessaire pour répondre et préférerait alors lorgner les jolies jambes de la femme de son cousin avec laquelle il avait déjà eu une aventure. Journée déjà toute tracée pour le jeune romain. Journée mortellement ennuyeuse en somme, mais les repas de famille étaient tous comme ça non? Et pourtant, un soupçon de quelque chose nous faisait les aimer. Notre masochisme peut-être?

Le regard de Mattéo fut attiré par une somptueuse créature dans un coin qui avait l'air de... d'attendre que ses copines se décident à partir sans doute. Apparement, jouer avec la paille de son cocktail était la seule activité intéressante qu'elle ait trouvé pour occuper les secondes qui la séparaient de la sortie tant attendue du bar. Ca aurait été vraiment mal polie de laisser une si belle demoiselle dans un désespoir certain non? Et puis Mattéo en avait assez, les périodes d'examens étaient toujours vides en ce qui concernait la drague et autres, et ça devait bien faire une semaine qu'il se réveillait tout seul.

Il laissa donc son fameux pote de comptoir à ses paroles que de toute façon il n'écoutait pas et s'approcha de la jeune femme, et eut la malchance de voir la musique se changer en un slow langoureux inconnu au répertoire du jeune mâle. Il allait passer pour le lourdeau de service, mais pourtant ça n'était pas son intention que de l'inviter à danser. Il se glissa donc sur le tabouret à côté d'elle et attendit quelques minutes avant de se décider à parler.

- Pathétique de voir que certains hommes ont besoin d'inviter une fille à se frotter à eux sur une musique lente pour avoir la confirmation qu'elle sera tout aussi prête à le faire dans un lit n'est-ce pas?

A la réflexion, Mattéo détestait les slows. En soit, le principe était ridicule et commercial. Achetez les compils slow de l'année pour emballer! Stupide!

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» Marylin Gassendi [FINIE^^]